A l’Ecole de Madame Fouad Mourra
Il s’avère difficile ces jours-ci d’expliquer à la fourchette 20–25 ans qu’il y eut chez nous des magasins extraordinaires. A l’adresse, #305 du Boulevard Jean-Jacques Dessalines, Dior et d’autres du même calibre dépêchaient à notre disposition leur(s) délégué.es spécialistes.
Il y avait une robuste porte transparente à l’entrée qui invitait dans cet univers de marques et symboles majuscules: Vacheron Constantin, Limoges, Baccarat, Givenchy, Rochas, Lancôme, Guerlain, etc. Depuis mes classes secondaires, la propriétaire était involontairement au courant de mes histoires. Elle me gâtait en échantillons de luxe. A chaque histoire, je changeais de parfum. Nous avions alors l’impression que le magasin parfumait sans le vouloir son morceau de trottoir dans un emblématique centre-ville qu’on croyait eternel.
Dans notre pays où il est devenu rarissime de causer dans les espaces commerciaux, je prenais plaisir à rester accroché au comptoir, commentant, écoutant et apprenant.
Ce matin, j’ai finalement compris qu’aucune entité institutionnelle pourrait nous surprendre avec un morceau de photo de nos illustres enseignes d’hier. Comment parviendrais-je à rédiger quelques mots pour Madame Fouad Mourra, qui sut enseigner le beau à ma génération, sans faire de bruit ?
Gilbert Mervilus, 3 février 2020
Voir aussi: Pour Madame Fouad Mourra https://medium.com/@gilbertmervilus/pour-madame-fouad-mourra-ace1ecc3a927?