A l’Ecole du Docteur Julien J. Supplice
Ce vendredi matin, complexe et explosif à quelques mètres de la Faculté de Médecine, nous avions rendez-vous avec les Supplice et l’histoire majuscule de la médecine nationale. Nous étions sincèrement présents, car le Dr. Hary Jeudy prit le soin de nous initier dans la bibliothèque de celui dont nous célébrions la vie. «Il y a dans les carnets et les livres d’un chirurgien des choses que vous n’allez pas trouver sur Google» nous a confié le chef du Service à l’HUEH, en soulignant la dimension du cadeau de la famille Supplice à la FMP .
En écoutant les propos et témoignages de chaque grand intervenant (Doyen Cadet; le représentant du Recteur Dr. Dorlus, DG MSPP Dr. Adrien;le représentant des Etudiants au Conseil Dr. Dieufort; le Major Delcroix, et notre Daniel Supplice national, celui qui a initié ma génération à l’étude méthodique du parcours des grandes personnalités nationales), je me suis rappellé cette belle maison de la ruelle Duffort, à mon époque scolaire Collège Classique (Lalue en face Duffort)-cela fait longtemps!-. Propriété d’un Supplice, elle fascinait par la vie qui bougeait sous cette gallerie. Dans ce pays d’alors, il y avait toujours de grandes conversations sous les galleries. Celle des Supplice vous invitait à savoir causer. Un après-midi de ces lointaines années, sur un trottoir de la ruelle Berne, nous étions trois écoliers, causant, entre les maisons du colonel-docteur Panestecker Laroche et Raymond Anglade. Descend de sa voiture le député André Supplice. Nous le saluons. Il répond en souriant.
Je vous en parle, en ces jours spéciaux que nous subissons, car voici des personnalités qui auraient mal supporté la «distance» -sociale et politique-. Je vous en parle aussi, car à l’époque, serrer la main d’un parlementaire constituait un vrai plaisir.
Je vous en parle aujourd’hui, pendant qu’à l’Ecole de son frère médecin nous venons d’apprendre que le jeune Docteur Julien (diplômé le 27 octobre 1953) fut témoin des travaux de ses aînés Dr. Denizé et Dr. Roy, une génération d’haïtiens qui entrevit les possibilités de la transplantation cardiaque humaine, vers la fin des années 50; une décennie avant l’exploit du Dr. Christiaan Barnard, en décembre 1967.
Vous m’excuserez si mon témoignagne a un parfum de spirale et de guérilla. Ma soeur aînée combattante et moi nous venons de traverser la moitié de notre capitale en côtoyant souriant les carcasses fumantes de véhicules incendiés. Ce que Google ne sait pas, après avoir écouté le mémorable parcours du grand cabaretain planétaire, Docteur Julien J. Supplice, nous subissons les secousses conjoncturelles avec un tact de chirurgien aguerri. Notre magistral conférencier Daniel Supplice est aussi Prix Deschamp (1997, «Karioka») !
Merci Cher Doyen et Merci à celles et à ceux qui ont fait de cette célébration un moment exceptionnel.
Gilbert Mervilus, 20 novembre 2020