Le vice-président Richard Nixon et le président Paul Magloire. National Archives

Conférence entre le président Magloire et le vice-président Nixon, le 3 mars 1955

Don Gilberto

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Port-au-Prince, 3 mars, 1955

Le 3 mars, suite à la présentation officielle du Cabinet au Vice-président Nixon au Palais, le Président a demandé une conférence avec le Vice-président Nixon, avec le Secrétaire d’État adjoint Holland, l’ambassadeur américain, l’ambassadeur d’Haïti aux États-Unis et M. Robert Newbegin. M. Mauclair Zéphirin, secrétaire d’État aux Relations Extérieures, a fait office d’interprète.

Le vice-président Richard Nixon serre la main du président Paul Magloire. Pat Nixon et Yolette Leconte Magloire se tiennent derrière eux-National Archives

1- Le Président s’est dit profondément préoccupé par le fait que la Banque Internationale avait indiqué que le prêt maximum qu’elle pourrait consentir à Haïti serait de deux millions de dollars. Il a déclaré que lorsque des représentants de la Banque Internationale se sont rendus en Haïti en novembre 1954, il avait l’impression que la Banque consentirait un prêt substantiel à Haïti, qui couvrirait au moins le coût de la construction d’une autoroute de Port-au-Prince à Aux Cayes, pour un coût estimé à sept millions de dollars.

2.

Le Président a indiqué qu’il pensait que les négociations pour un prêt de l’Export-Import Bank pour le projet de barrage et d’irrigation de l’Artibonite se déroulaient de manière satisfaisante, mais il a indiqué qu’il espérait que leur décision finale pourrait être annoncée à une date rapprochée.

3.

Le président a déclaré que, bien que son gouvernement apprécie la subvention de 750 000 dollars du FOA, il estime que le public et la presse, qui s’attendaient à une aide financière plus importante, interpréteraient les efforts visant à obtenir une aide financière substantielle comme un échec, [Page 937 ] et que la réaction serait défavorable, tant au Gouvernement haïtien qu’aux relations avec les États-Unis. Il a insisté pour que l’annonce de la subvention de 750 000 $ soit suspendue jusqu’à ce qu’une annonce favorable par rapport à d’autres négociations puisse être faite.

Le vice-président a écouté attentivement et s’est renseigné pour clarifier les déclarations faites par le président. Il n’a fait aucune promesse, mais a déclaré qu’il discuterait de la question du prêt international et du prêt Export-Import avec ces organismes à son retour aux États-Unis.

Le Président a discuté du programme et des activités du FOA en Haïti. Il a déclaré qu’il avait été des plus utiles dans les projets d’irrigation dans la région des Cayes et qu’il avait également été utile à bien d’autres égards. Il a toutefois fait remarquer qu’il avait le sentiment que les techniciens, dans certains cas, avaient insisté sur des programmes qui les intéressaient eux-mêmes, plutôt que sur des programmes qui intéressaient le Gouvernement haïtien. Il avait apparemment à l’esprit les suggestions qui avaient été faites pour utiliser la subvention de 750000 dollars pour des projets de lutte contre les inondations dans la plaine du Cul-de-Sac. L’ambassadeur a assuré au président que l’enquête relative aux améliorations dans cette section n’était que provisoire. et que ce projet ne serait pas pressé au cas où le gouvernement haïtien aurait d’autres projets qui l’intéressent. Le vice-président a demandé au président Magloire s’il pensait que le programme FOA fonctionnerait mieux s’il était transféré au département d’État, donnant ainsi à l’ambassadeur le contrôle de la situation. Le président a répondu que s’il se rendait compte que l’ambassadeur américain n’était pas un technicien, il devrait être en mesure de dire aux techniciens ce qu’ils devraient et ne devraient pas faire. En conclusion de la conférence, le Président a exprimé le souhait qu’une subvention puisse être accordée à Haïti pour l’aider dans sa réhabilitation économique rendue nécessaire par l’ouragan Hazel.

Au cours de la conférence, le Président a déclaré qu’il y avait eu quelques critiques, car son gouvernement avait autorisé la construction d’une route vers Pétionville depuis Port-au-Prince et quelques autres petits programmes routiers. Il a déclaré qu’il pensait que ces projets en valaient la peine et que les travaux sur ces routes donnent du travail à des ouvriers pendant une période où le chômage est important.

Roy Tasco Davis

Source: Département d’État, Central Files, 033.1100 — NI / 3–855. Confidentiel. Rédigé par Davis le 7 mars. Transmission 330 de Port-au-Prince, le 8 mars. (Ibid.) Holland et Newbegin étaient en Haïti accompagnant le vice-président Nixon lors d’un voyage à travers 11 pays d’Amérique centrale et des Caraïbes, le 6 février –Mars 5. La documentation est ibid., 033.1100 — NI. -Office of the Historian, Foreign Service Institute-United States Department of State

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