Départ d’un serviteur du peuple, André Sylvestre
Nous voici en cette lourde conjoncture de guerre civile, parfumée de contrat social affairiste. En allant aux Gonaïves assister à l’ordination de Monseigneur Yves-Marie Péan, nous avons suffisamment eu de temps pour refaire l’histoire d’Haïti. Ce dimanche-là fut majestueux. Nous avions l’impression que toute la ville se fit coquette pour Monseigneur Péan et ses invités.
J’avais bien retenu tes propos envers ceux qui détenaient le leadership du mouvement armé. Avant toute chose, ils sont haïtiens et tu souhaitais organiser une grande messe avec tous.
J’avais pris mon sang et mon temps pour étudier ta semaine d’homélie matinale à Plaisance. Il y avait un quelque chose de substantiel. En fait, tu aurais pu être aumônier chez Fidel. Le líder máximo apprécierait tes chemises paysannes. Sans prétention communiste, tu croyais qu’il fallait correctement partager, en structurant l’avoir et le savoir. N’étais-tu pas curé, cuisinier, infirmier et même alphabétisateur !
Lors de ton passage à la maison, après le 12 janvier, nous n’avons pas eu le temps de retourner sur mes idées de 2002–03. En fait, je n’y crois plus. Cela fait longtemps que j’ai cessé de croire!
Gilbert Mervilus, 7 septembre 2021