Joseph Zobel dans ma salle de classe (s)…
Poussé par je ne sais quel diable, j’ ai souhaité inviter le maître, au nom de notre créolité explosive.
La dictature nous avait permis d’apprécier «La Rue Cases-Nègres», un vendredi après-midi du début des années 80, au ciné Capitol. La démocratie a su fermer toutes les salles de cinéma. Alors, dans ma négritude surcharchée de noircitude, j’ai invité Joseph Zobel sous ma petite galerie; pour lui faire un exposé sur le racisme administratif haïtien au XXIème siècle…
Conformément à ce qui avait été prévu à l’agenda, le gouvernement de la rébellion prit d’assaut les ministères. La première mesure administrative de la plupart des titulaires fut de transférer le carburant des génératrices à leur véhicule de fonction et les escortes respectives. Vingt ans plus tard, un ancien dignitaire déclare : Nous n’avions rien trouvé! Pas même de carburant…
En trois décennies, «beaucoup d’autres choses non écrites entre ces lignes», favorisèrent tous les trafics et créèrent une nouvelle race de retraités, au parcours impressionnant : présidents de la république retraités, premiers ministres et ministres retraités, parlementaires retraités, conseillers, directeurs, diplomates, etc. etc. Sur une petite feuille de carnet minuscule, leur demander une intention de bilan finirait par les effrayer; ils ne pourraient produire que des actifs personnels… Ce qui laisse, supposer, un lourd passif, dans les livres de la république.
Gilbert Mervilus, 10 août 2018
Voir aussi: “Pour Teo et Césaire, tout simplement” https://medium.com/@gilbertmervilus/pour-teo-tout-simplement-1970cbd04b9