Funérailles de l’ancien président Sténio Vincent

La dépouille de nos dignitaires

Don Gilberto

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Les inexplicables failles protocolaires qui ont entouré les cérémonies de départ du lieutenant-général Henri Namphy, ancien chef d’Etat major, ancien commandant en chef, ancien président de la République; officier à la retraite n’ayant jamais été rayé du cadre; invitent à la réflexion.

Si certains ont souhaité réduire le personnage à son exil dominicain, ils seraient surpris d’apprendre l’opinion sincère des dominicains honnêtes, civils et militaires.

On évitera de s’interroger si le drapeau était en berne autour de la structure institutionnelle concernée (Diplomatie et Défense); tout en évitant de heurter les suceptibilités claniques…

Il est surprenant de constater l’absence de délégation militaire nationale autour du cercueil d’un ancien commandant en chef. Même lorsque le défunt aurait eu à laisser des instructions, le lieutenant-général savait parfaitement que sa dépouille est propriété des F.A.d’H. L’ossature institutionnelle hiérarchique (Affaires Etrangères, Primature, Défense) aurait dû tout coordonner avec la famille, la funeraria Blandino et le protocole d’Etat dominicain, pour des cérémonies dans les locaux de la mission diplomatique haïtienne. Savoir rapatrier dignement des funérailles ne se résume pas à un registre de condoléances et ne constitue pas un acte de guerre. La volonté de l’ancien commandant en chef serait respecté et la mise en terre dans un cimetière dominicain rappelerait, à ceux qui connaissent réellement l’Histoire de l’Ile, qu’il y eut de grands moments de fraternité, en marge des conjonctures de déchirure.

Puisque l’exil semble conserver une certaine permanence dans l’histoire haïtienne, essayons d’apprendre.

Gilbert Mervilus, 2 juillet 2018

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