Quartier Général, University Of Florida. On lit sur l’original, «12 avril 1930»

Le vendredi 3 janvier 2025, le Grand Quartier Général des FADH aura 98 ans…

Don Gilberto

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Department of Defense; 6503524; Local Identifier: 330-CFD-DD-SD-99–03734.jpeg; 9/1/1994; by SSGT Kit H. Hart; le GQG fut inauguré le lundi 3 janvier 1927

Avec une pensée spéciale,
pour les Généraux Pierre Merceron, Jean-Baptiste Hilaire, Roger Saint-Albin, Claude Raymond, Pierre Hyppolite, Morton Gousse; ils nous transmettaient avec le regard et le comportement cette exceptionnelle disposition de ne pas avoir besoin de monter le ton pour passer des instructions. Respect majuscule. Talon!

Général Antoine Levelt à gauche, réunion au GQG

Le Grand Quartier Général (GQG) des FADH a joué un rôle important dans le fonctionnement de l’État, depuis la création de la gendarmerie haïtienne en septembre 1915. Pendant plus d’une décennie, le siège du haut commandement s’appelait «Hôtel de la Gendarmerie». Le bâtiment que nous connaissons a été inauguré le 3 janvier 1927. Il a accueilli les commandants respectifs de la Garde d’Haïti (créée en 1928), qui est devenue l’Armée d’Haïti le 29 mars 1947, puis les Forces Armées d’Haïti (FADH) le 4 août 1958.

Avec son architecture austère, le Quartier Général semble avoir défini sa propre stratégie de survie. Après la démobilisation de l’armée en 1995, il est devenu Ministère à deux reprises (Affaires féminines; Culture). Lors du séisme de janvier 2010, tous les bâtiments gouvernementaux du Champ de Mars se sont effondrés: le Palais national, le Palais des ministères, les casernes du Bataillon Dessalines, la Direction générale des impôts. Le GQG resta debout, comme s’il attendait tranquillement la remobilisation des troupes. Sous le régime des Duvalier (1957–1986), être muté au QG était parfois synonyme d’officier en disgrâce ou sous sanction politique. La puissance et la richesse du commandement étaient dans les bataillons d’élite. On disait «un lieutenant de la Garde présidentielle a plus de pouvoir qu’un colonel du Quartier Général».

À la fin du troisième paragraphe de la préface du Dictionnaire de bibliographie haïtienne (1951), l’auteur Max Bissainthe remercie «le Quartier Général dont la collection de journaux a été d’une grande aide». Entre juillet 1941 et décembre1956 (avec une parenthèse entre 1951 et 1953) , la bibliothèque de l’Académie Militaire d’Haïti et celle du GQG ont eu le même officier en charge, Christophe Mervilus. L’organisation des bibliothèques dans les espaces militaires au XXe siècle porte la signature du général Antoine Levelt, chef d’état-major de l’Armée d’Haïti entre 1950 et 1956.

A partir de 1957, le Palais national commence à emprunter à la bibliothèque des exemplaires du journal officiel, Le Moniteur. Généralement, les exemplaires et volumes (reliés par année) prêtés restaient au Palais…

Lorsque les troupes américaines sont parties en 1934, le chef de la Maison militaire du Président de la République, le major Durcé Armand, avait le contrôle du Bataillon Dessalines, de la police de Port-au-Prince (dirigée par le capitaine Arnaud Merceron), du Pénitencier national, du Palais. Il commandait un quart des troupes d’alors. Il possédait des armes lourdes et des dépôts de munitions, et était considéré comme l’autorité militaire suprême en Haïti, avec la bénédiction du président Sténio Vincent (1930–1941). Son supérieur hiérarchique au Quartier Général , le colonel Démosthène Pétrus Calixte, ne disposait pas de ces ressources.

Ce schéma se répéta avec François Duvalier (1957–1971), lorsque les deux puissants bataillons (Dessalines et Garde présidentielle) étaient sous ses ordres directs, et tous les niveaux étaient contrôlés par des officiers fidèles. Jean-Claude Duvalier (1971–86) a eu trois bataillons d’élite avec la création du Corps des Léopards. Lorsque le président à vie Jean-Claude Duvalier a dû quitter le pays le 7 février 1986, il a cédé le pouvoir au chef d’état-major des FADH, le lieutenant-général Henri Namphy. En avril 1989, les trois bataillons les mieux entraînés de l’histoire militaire haïtienne du XXe siècle disparurent: le Bataillon tactique (1959–89), la Garde Présidentielle (1958–89) et les Léopards (1971–89).

Depuis le 17 novembre 2017, le Quartier Général des FADH est en cours de restructuration dans un pays qui «se trouve face à l’abîme d’une profonde crise politique et sociale» (El País, Espagne).

L’Université Quisqueya, en collaboration avec l’Université d’Ottawa, le Dialogue interaméricain (IAD), le Collège du Mexique (COLMEX) et le réseau des universités publiques régionales (UPR), organisa la conférence internationale sur la sécurité en Haïti, tenue les 28 et 29 juin 2023 via la plateforme numérique Zoom. L’alors commandant en chef des FADH (2017–2024) le lieutenant-général Jodel Lessage, déclara au cours de cette conférence : «L’Équateur a été le premier pays à se porter volontaire. Et notre corps d’ingénieurs a pu en bénéficier. Ensuite, il y a eu le Mexique, avec une formation au Mexique et en Haïti. Avec Taïwan, nous avons reçu une aide importante sous forme de matériel militaire. Les officiers et les enrôlés reçoivent une formation militaire en Argentine. Le Brésil et la France ont manifesté leur intérêt, sans parler de plusieurs pays africains plus récemment.

Le lieutenant-général Derby Guerrier, actuel commandant en chef, est celui qui s’est engagé magistralement, dès le mardi 27 mars 2018 (installation du nouveau haut commandement, chargé de missions de réorganisation toutes urgentes), à la reconstruction de deux bureaux essentiels au fonctionnement des FADH: le G-2 (Section du renseignement et de la sécurité) et le G-4 (logistique et approvisionnement). Le dépoussiérage du deuxième bureau a été une tâche complexe, car il fallait le faire selon les normes du XXIe siècle.

L’alors colonel Jean Robert Gabriel (actuellement Général) fut nommé chef d’état-major adjoint du G1/G3. Il œuvra sur une double approche pour reconstruire et moderniser les archives. En théorie, le G1/G3 est responsable de la gestion administrative, du personnel et des opérations. En Haïti, où des groupes politiques dangereux ont décidé d’effacer toute trace de l’institution militaire pendant deux décennies, le haut commandement de la reconstruction fut confronté à des défis incroyables. En respectant les normes du XXIe siècle, le Général Gabriel devint artiste, et aussi un pionnier prudent.

La première fois que j’ai salué l’alors colonel Jonas Jean (actuellement Général), Inspecteur Général de la reconstruction, chargé dans l’urgence de «déterminer et rendre compte de l’économie, de l’efficacité, de la discipline, du moral, de l’esprit de corps, de la disponibilité opérationnelle et des ressources du commandement», j’ai immédiatement pensé au mot de l’éminent médecin Aristobule Deverson: «il existe des postes chez nous qui sont de véritables punitions!». Pourtant, aujourd’hui, en janvier 2025, je ne peux que féliciter le Général Jean! Le Dr. Georges Michel dirait: ils savent faire des petits pas!

Le journal Le Nouvelliste du 2 septembre 1933 rapporte la formation de 4 colonels haïtiens (futurs G1, G2, G3, G4) entraînés par l’Armée américaine. Chacun a passé trois mois au Quartier Général pour se familiariser avec le fonctionnement de la Garde. Le 1er août 1934, la Garde Haïtienne a été remise à des officiers haïtiens. Ce qui restait de la grande armée qui avait créé l’État d’Haïti en 1804 avait été dissous par les marines en 1915. Trois grands édifices du pays eurent le privilège de se situer dans leur propre avenue: le Palais national (avenue de la République), le Quartier Général de la Garde (avenue du Quartier Général de la Garde) et l’École de Médecine dont l’avenue efface l’ancienne rue Herne et préface le prolongement de la rue Oswald Durand. Référence page 3 du Nouvelliste du 6 février 1937.

Gilbert Mervilus, 1er janvier 2025

Le Président Jimmy Carter au GQG…
Généraux Pierre Merceron ; Gérard Constant ; Jean-Baptiste Hilaire ; F. Arty, au MAE (Chancellerie, 1987, Bicentenaire)
1934…
1939–41…
Gen Franck Lavaud
Col Monod Philippe (G-2) et Lt.gral Roger Saint-Albin
Généraux Saint-Albin et Hyppolite
Merceron, Colonel Marcel Colon…
Antonio Kébreau et Doc…
Claude Raymond
Lt-Gén. Raoul Cédras…
Hyppolite, Namphy…
Hérard Abraham…
Morton Gousse…

La difficile et fort délicate reconstruction…

Le lieutenant général Jodel Lessage signe au nom d’Haïti le livre des personnalités qui visitent l’École militaire de sergents de Puebla, avril 2019
Haut Commandement, mars 2018…
Le lieutenant général Derby Guerrier, actuel Commandant en chef

Recherches, documentation & texte, G.Mervilus, 1er janvier 2025

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