Le samedi 24 septembre 1994 au Cap-Haitien…

Don Gilberto
3 min readMar 14, 2021

«Un massacre planifié. Le diplomate de haut rang Richard Holbrooke s’en vanta dans Newsweek en décembre 1995». Dr. Georges Michel

Commentaire documenté de Mr. Richard Bouzi: «En effet le samedi 24 septembre 1994 au Cap-Haitien pendant que des soldats effectuaient leur tour de service et que d’autres se détendaient dans leur caserne sur les dires de certains d’entre eux, une simple altercation servit de prétexte aux soldats américains pour ouvrir le feu en direction des militaires haïtiens. Cette fusillade entraîna la mort de huit personnes :

• Un lieutenant Jose PASCAL

• Quatre caporaux: VERNET Zemy, FILS-AIME Dieufort, AGUSTIN Valentin, SERVULUS Jean-Marceau

• Trois soldats: SAINT-JUSTE Maccène, CHARLES Napoléon, BONNET Jean Rosemond.

Leurs cadavres furent enterrés à la sauvette le dimanche 25 septembre par le contingent américain qui se trouvait dans la zone. Se voyant dans la confusion la plus totale le Commandant du Département Militaire du Nord, le Lieutenant-colonel Claudel A JOSAPHAT, fut le premier des officiers à dénoncer cet état de fait dans lequel les FAD’H se trouvaient et à donner sa démission le lundi 26 septembre 1994.

Sur demande des autorités militaires haïtiennes ces cadavres furent exhumés le mercredi 28 .Ils « bénéficièrent des funérailles nationales » sur la cour de l’hôpital militaire, le 5 octobre.

Paroles, paroles et paroles. Ils sont tombés… C’étaient des soldats qui… Ils sont les dignes fils de…. Chers parents éplorés…. Et toute la gamme de mots ronflants accompagnés de larmes de crocodiles se mêlaient de la partie.

« Qui sont morts ? » Demanda encore un vieil homme venu en curieux.

-Je ne sais pas, répond un jeune sous-officier pour lequel ces beaux discours ne disaient plus rien. Le moral était au plus bas point dans les Forces Armées d’Haïti. Ceux qui programmaient de se donner la mort en cas de retraite anticipée ou de départ forcé pour l’étranger se montrèrent indifférents à la situation. Les soldats se rendaient compte peu à peu qu’ils étaient abandonnés par leurs supérieurs hiérarchiques.

C’est ainsi dans toutes les affaires haïtiennes, il ne faut jamais jouer le rôle de porte-étendard. On se sert de vous et plus tard on vous oublie. Si vous mourez, ils vous pleurent mais dans leur fond intérieur ils jubilent; ça fera avancer la machine «révolutionnaire.» Les meneurs d’hommes de ce pays en dehors des situations sont les plus moraux qui existent, dans la situation réelle, les plus ignobles et les plus infâmes.

Les postes militaires du Nord étaient vides après un retrait volontaire des forces de l’ordre… Seules les forces américaines étaient disponibles pour le maintien de l’ordre affirmait le colonel Joseph PIERRE ANTOINE, porte-parole du haut-commandement. Entre-temps, le Pentagone augmentait ses troupes à 20 000 hommes. Cette décision avait été prise par le commandant des forces américaines, le Général Hugh SHELTON.

« Le Général CEDRAS continuait d’être à la tête des forces policières et militaires haïtiennes mais ces dernières n’ont peut être pas le degré de discipline suffisant et le Pentagone craint d’éventuels débordements » déclarait M. Denis BOXX porte-parole du Pentagone».

--

--

No responses yet