Les «flirts» entre les US Marines et le président François Duvalier
1958, « (…) Faisant suite aux conversations qu’a eues William Wieland (State Departement), les Marines délèguent une mission temporaire dirigée par le major James T. Breckenridge. Celle-ci est chargée de mener à bien un projet pilote. Selon ses termes les recrues de l’armée haïtienne doivent recevoir un entraînement d’une durée de trois mois dispensé par les instructeurs américains. Ces derniers sont au nombre de dix. Au printemps précédent, une mission d’étude des Marines avait conclu qu’un tel projet était réalisable. On va donc essayer de traduire l’idée en pratique. Lors de la célébration du cent trente-huitième anniversaire de la fonction des Marines, Phillip Williams, le chargé d’affaires américain, fait remarquer à ses hôtes que la requête du gouvernement haïtien démontre la haute estime dans laquelle celui-ci tient leur corps d’élite (souligné par Morisseau Lazarre ).
(…) Au bout d’un mois, le général Mangrum arrive des États-Unis en voyage d’inspection. Il veut se rendre compte des progrès réalisés par les instructeurs. On fait donc évoluer les troupes haïtiennes qui font une démonstration de leur science nouvellement acquise en présence de leurs officiers, des Marines et aussi d’une foule de curieux attirés par l’événement. Après quoi c’est le général Flambert qui décore personnellement le général Mangrum, le colonel Victor J Croizart (1919–2010) , le major Breckenridge et le capitaine Williams. Chacun se voit conférer l’ordre du Mérite militaire, fondé par Dessalines (souligné par M.Lazarre). L’ironie du geste n’échappe pas aux Haïtiens ».Morisseau Lazarre; moycorner
Arrangements, G.M. 29 oct 2020