L’héritage des Shleu-Shleu
Nous voici en ce lourd décembre d’une année complexe; aussi traumatisante que le lointain décembre 1965, de la fondation des Shleu-Shleu; je reçois un message: Dada, l’inclassable pionnier-manager des Shleu-Shleu, est parti…
FF (ancien voisin de Dada au Pont Morin) ne s’est jamais prétendu «mélomane», mais avec finesse il me raconta le moment Nemours lors du décès de celle qui fut Madame Jean-Baptiste, Marie Félicité Celima Olivier (parfois Célina). Je revois l’émotion de ses mots en me décrivant aussi le grand bal de fin d’année des Shleu-Shleu à Cabane Choucoune…
Je me suis confortablement installé parmi les héritiers affectifs des Shleu-Shleu grâce aux publications du maestro co-fondateur Smith Jean-Baptiste. A une époque où You Tube n’existait pas, «ces musiciens ont consacré plus de deux ans de transpiration pour construire chaque disque» (R.Noël). Comme j’aime le souligner à Lionel Jean-Baptiste, jeune frère de Smith, les séances d’entraînement et de répétition constituaient un exercice musculaire majuscule.
A l’époque où les goûts semblaient évoluer, souvent je m’interrogeais sur la présence d’anciens disques des Shleu-Shleu dans quelques salons d’Haïti… Il nous faudra du temps et de la sérénité pour apprécier l’apport immense de la génération Shleu-Shleu dans l’histoire musicale nationale.
Gilbert Mervilus, 24 décembre 2022–2024
Photos: Hugues Dada Jacaman; ouvrage de Smith Jean-Baptiste; coll. Diverses.