Mario Andrésol, sujet pédagogique
«Ma Chère, dans mes nouvelles chroniques dites sans autorisation, j’aurai à camper son parcours comme sujet pédagogique.» G.M. À Michele B. Duvalier, au sujet Mario Andresol; 20 juin 2020, Twitter
D’une promesse à une grande lectrice (Majuscule!) aux textes qui suivent, nous avançons. Je me permettrai de souligner aux jeunes qu’écrire sur ceux qui ont marqué l’histoire de la sécurité nationale constitue un travail complexe, délicat et sensible. Compliments au professeur Valéry Numa pour l’initiative du jour. G.M. 28/09/2021
Remarquable interview, celle du mardi 4 décembre 2018, entre Marie-Lucie Bonhomme et le colonel Himmler Rébu. L’ancien commandant d’élite (Les Léopards) a rappelé le rôle historique du capitaine Mario Andrésol dans la reconstruction de la P.N.H. C’était aussi l’une des rares fois dans l’histoire militaire haïtienne où le rôle d’un capitaine a été clairement défini sur les ondes. Personnellement, je m’attache au mot du général de division Thierry Ollivier (Fr),«ils commandent à la voix et réalisent en temps réel les objectifs tactiques de leur colonel». Dans le langage des initiés à la chose militaire, on les appelle aussi «reins de l’armée».
Alors locataire à Pétion-Ville, en ces années 90 lorsque tout respirait et transpirait en dollars, je suis en conflit sérieux avec la propriétaire du lieu. Ses avocats m’envoient un papier lequel aux yeux de l’étudiant en droit que j’étais ne constitue pas un document de justice, de police non plus. Une gentille pression improprement rédigée. Après 30 minutes de réflexion, ce vendredi après-midi là, je décide de consulter le commissaire municipal. L’homme a déjà une réputation et une dimension: au bureau de Mario Andrésol à la Place Saint Pierre, les officiers internationaux respectent les normes et évitent de se faire observer. Le maitre des lieux, pendant la journée et au cours de la nuit, s’appelle Mario Andrésol. Après lecture attentive de mon document, il sourit en disant «ils ne sont pas du tout sérieux! ».
La Police Nationale d’Haïti est née en des circonstances dramatiquement particulières. Sans le tact légendaire de l’ancien capitaine Mario Andrésol F.A.d’H. , l’institution policière appartiendrait déjà au passé. Directeur général critique envers certains juges complaisants , il a toujours désapprouvé les éminences du pouvoir qui facilitent la libération de bandits arrêtés par la PNH. On pourrait s’arrêter là, si l’on souhaite minimiser les démarches de l’officier qui osa préciser certaines réalités à notre «Etat» insouciant: «une prise en charge permanente de certains quartiers par l’Etat . Il faut que l’Etat investisse davantage dans le social au sein de ces zones. Les quartiers dits de non droit fonctionnent dans l’ordre suivant : les enfants grandissent et s’adaptent à un système déjà en place et ils remplacent les bandits qui vieillissent et qui meurent».
Du sous-lieutenant qui eut la responsabilité pendant six ans de sécuriser en civil des sièges d’examens officiels jusqu’à l’officier exécutif à l’Aéroport international de PauP pendant 5 ans; rien que pour les Forces Armées, il s’agit d’une grande histoire. En prenant le soin de vous rappeler que depuis le 18 mars 1970, l’Aéroport international avait été déclaré «zone stratégique», de la même importance que le Palais national du Dr. François Duvalier…
A suivre…
Gilbert Mervilus, 6 septembre 2020; Mario Andrésol, un brillant capitaine face aux défis du XXIème siècle
II
Mario Andrésol, a great soldier facing the challenges of the 21st century
From the second lieutenant who was responsible for six years of securing official examination seats in civilian clothes, to the executive officer at PauP International Airport for 5 years; for the Armed Forces alone, this is a great story.
So a tenant in Pétion-Ville, in those 90s when everything breathed and sweated in dollars, I was in serious conflict with the owner of the place. His lawyers send me a piece of paper which, in the eyes of the law student that I was, is not a legal document, nor a police document. A nice, improperly worded pressure. After 30 minutes of reflection, this Friday afternoon, I decided to consult the municipal commissioner. The man already has a reputation and a dimension: in Mario Andrésol’s office in Place Saint Pierre, international officers respect standards and avoid being observed. The owner of the place, during the day and at night, is Mario Andrésol. After carefully reading my document, he smiles saying «they are not serious at all!»
The Police Nationale d’Haiti (PNH) was born under dramatic circumstances. Without the legendary tact of former captain Mario Andrésol F.A.d’H. , the police institution would already be a thing of the past. Director general criticizes certain complacent judges, he has always disapproved of the eminences of power which facilitate the release of bandits arrested by the PNH. We could stop there, if we want to minimize the actions of the officer who dared to point out certain realities to our carefree «state»: «a permanent takeover of certain neighborhoods by the state. The state needs to invest more in social issues in these areas. The so-called lawless neighborhoods operate in the following order: children grow up and adapt to a system already in place and they replace the bandits who are aging and dying.»
To be continued…
Gilbert Mervilus, September 23, 2021: Mario Andrésol, a great soldier facing the challenges of the 21st century