Napoléon Bonaparte et nous…
En plus du rétablissement de l’esclavage, remarquablement réussi à travers nos codes ruraux, la ségrégation multifacétique et tant de détails qui ont fini par faire d’ Haïti un non-pays, nous n’osons même pas le célébrer. Le 5 mai, bicentenaire de la disparition d’un génie beaucoup plus haïtien que français…
Au-delà des charmantes cérémonies de graduation et des souriantes photos, réalisées sous d’autres cieux, nous avons urgemment besoin d’un modèle éducatif différent. Moderne et inclusif. Le baccalauréat, un quelque chose complètement désuet, au départ mal transposé en Haïti, et dont personne n’est en mesure d’expliquer le contenu exact! «C’est avec l’Empire que naît le prestige du baccalauréat dont la possession permet d’accéder à l’élite» (Napoléon, Tulard; 317).
N’oublions jamais l’exemple impeccable :l’exceptionnel animal politique Joseph Fouché. En fait, deux siècles n’ont rien altéré quant à l’exactitude fidèle de la photocopie caractérielle, troublante, de nos «animaux politiques» ; eux aussi, à la trajectoire parsemée de squelettes. La confession de leurs pêchés provoquerait ce même «frisson glacial» entourant l’authenticité, éventuelle, des Mémoires du mitrailleur devenu duc…
Gilbert Mervilus, 2 mai 2021
Note: l’auteur fut prof d’Histoire…