Entrée de Débussy

Nouveau quartier et surtout nouvelles réalités…

Don Gilberto

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La mairie ne s’intéresse pas à ces chapitres sur Port-au-Prince. Au cours de l’été 2019, suite à une averse lourde de conséquences, des responsables de la Délégation (le Délégué a la charge des intérêts nationaux, du contrôle administratif et du respect des lois dans le département) et de la mairie visitèrent les sinistrés du secteur Duvergé/Faustin 1er. Pathétique le message de ces «responsables». Ils conseillèrent aux sinistrés d’aller manifester contre le gouvernement…!

Lorsqu’en mars 2022 j’ai demandé à une charmante réceptionniste de la rue Jean-Baptiste au Canapé-Vert (siège fiscal de la mairie), quelle entité se charge de compenser les travaux réalisés par les riverains sur les trottoirs, elle m’a expédié à un inexistant bureau de génie municipale au Bicentenaire en ruines. Alors que les bureaux de l’État sont bourrés d’experts en communication, en droit et en jurisprudence administrative, les services à la population sont ce que nous constatons. Notre premier combat commença, administrativement, le 17 septembre 2010. Contre la latrinisation du quartier, sous les yeux de la mairie de Port-au-Prince, alors logée à la Digicel. La cafétéria des Sœurs était devenu irrespirable et le «parfum» arrivait dans le voisinage immédiat du Collège CANADO en reconstruction. Chauffeurs de taxi-motos, passants et marchands passaient «se soulager», à bâbord et tribord de la ravine.

Aux côtés d’une congrégation religieuse, nous avons mené campagne pour encourager le ministère des T.P.T.C. à ériger un mur. Les travaux se firent sous la direction du contremaître Nestor (décembre 2012-janvier 2013). Il est toujours important de souligner que l’alors service de Protection civile de la mairie de PauP n’a jamais répondu aux correspondances des riverains.

Ce ne sont pas seulement les « mangeurs voiturés du matin», les chaudières de spaghettis, les brouettes de restauration ou les pâtés qui doivent attirer votre attention. Il se passe des phénomènes de grande complexité autour du nouveau centre-ville de la capitale, Turgeau. Port-au-Prince en octobre 2024, pourrait facilement se définir autour de 4 repères paroissiaux : Sacré-Cœur de Turgeau, Croix Deprez ; Saint-Antoine et Sainte-Marie. Depuis l’après janvier 2010 (séisme), tant pour le réseau électrique que celui de l’eau, Turgeau est un quartier à surprises. Si sous Geffrard (1859–1867), sa fameuse source alimentait une bonne partie de l’ancien PauP (voir Jean Ledan, Madame Colo), en octobre 2024, en beaucoup de points de Turgeau la distribution d’eau est carrément critique…

Entre-temps, avec les yeux des écoliers de primaires que Madame Raymonde Elie Anglade accompagnait le dimanche matin à la solennelle messe du Sacré-Cœur, j’étudiais mes voisins (anciens et nouveaux). Quelques mois après le séisme, les ouvriers d’une voisine démolissent un bon morceau de mur mitoyen. Ils le font sans avertissement. Sagement assis et me rappelant que le père de la voisine fut juge en cassation et son mari avocat notoire, j’ai souri. Pendant une semaine, les ouvriers travaillèrent à la reconstruction d’une robuste nouvelle clôture. J’avais soigneusement évité, alors qu’ils traversaient de temps en temps sur mon périmètre, toute intention de civilité autour d’un bonjour ou d’un bonsoir.

Il y eut aussi cet empoisonnement écologique entre le vendredi 26 et le lundi 29 juillet 2024. Les secteurs Baron, Jean-Paul II, entrée Débussy reçurent en quantité sérieuse l’épaisse fumée de l’élimination de déchets par le feu, venant de la cour d’une institution de santé en déménagement… Le personnel porte un uniforme bleu… Des locataires qui n’étaient pas différents des propriétaires, dont les imposants travaux d’aménagement déposaient régulièrement de la poussière dans tout le voisinage.

L’expression «mangeurs voiturés» est une suggestion d’un voisin sociologue. Nous essayons de percer l’étonnante ponctualité du phénomène. Chaque coin de rue a sa dynamique commerciale particulière. Entre 9h30 et 10h25, du lundi au vendredi matin, des consommateurs dégustent leur plat (foam box), assis au volant de leur véhicule; momentanément stationné sur le trottoir, ou la chaussée. En général, ils abandonnent le plat vidé aux bons soins de la ravine. Résultat: En mai 2017, le segment de Baron-Colon vers Armand Holly/Canado recevait environ 600–700 foam box par jour. A chaque pluie, le tapis rouge de nos nouvelles habitudes alimentaires se déroule kilométriquement dans nos ravines…

Gilbert Mervilus, 5 octobre 2024

Début curage à Débussy secteur de la ravine Baron-entrée Débussy -Dimanche 29 mai 2022 https://medium.com/@gilbertmervilus/début-curage-à-ravine-débussy-secteur-de-la-ravine-baron-entrée-débussy-dimanche-29-mai-2022-2c0df2a79a01

II

LES TRAVAUX AVANCENT SÉRIEUSEMENT A DÉBUSSY…

L’ing. Philippe Métayer, toujours au combat!

Il n’y a pas de petit ouvrage en Haïti!

Depuis l’averse du mercredi 11 septembre 2024 (10h pm), qui emporta le mur érigé en janvier 2013 par les TPTC, de grandes dispositions se concrétisent autour de notre section de ravine.
Du dimanche 22 au vendredi 27 septembre 2024, il y eut plus d’une centaine de voyages de camions. En détail, 3 camions remplis par l’excavatrice, plusieurs fois par jour, pendant 5 jours.

Il a fallu une coordination exceptionnelle entre plusieurs entités, autour du leadership remarquable de l’Ing. Philippe Métayer. Lorsque DJ Fanfan me présenta l’ing. Métayer l’année dernière, je pensais qu’il s’agissait uniquement d’un spécialiste du son. Ce vendredi 4 octobre lorsqu’il m’a souligné que son bureau se trouve dans la voiture, j’ai saisi le pourquoi de ses visites de chantier après 7h pm; y compris le dimanche.

Ce vendredi 4 octobre est une date importante pour notre quartier. Après la visite de deux cadres des TPTC (dimanche 29 septembre), puis échange de correspondances via Whatsapp interinstitutionnel, au moment où je vous envoie cette note (2h30 pm) l’ing. Peterson Moïse de la Dinepa coordonne avec les équipes impayables de l’ing. Philippe Métayer pour alimenter le secteur en eau, dès demain.

Un mot spécial pour nos Sœurs Missionnaires du Christ-Roi, toujours au combat aux côtés des riverains.

Gilbert Mervilus, 4 octobre 2024

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