Photo de trois des 19 officiers fusillés en juin 1967
«Le Colonel Joseph Charles Lemoine était le fils unique d´une famille monoparentale de la cité de l´ndépendance. Sa mère, Ana Lemoine, était une assidue de la foi catholique. Elle vendait du pain de maiz, du pain de patate et ce qu´on appelait “plaqué” (casave avec du mamba et de la confiture á la fois) sur la cour récréation de chez les Frères de l´Instruction Chrétienne des Gonaïves. Il avait été assasiné par le dictateur juste á cause de l´erreur d´avoir renié de son origine. Duvalier n´était pas du tout idiot. Il n´allait jamais prendre l´initiative de fusiller un élément du clan de la “Branche Aimable Geffrard de Raboteau”, bastion du duvaliérisme, et affronter, en conséquence, la troupe des zélés tels que Lorient Démézier, Renet Brunot, Gaspard Rozé, Horacius Jean Noel et Gérard Adéclat etc. Joseph Charles Lemoine était né juste au coin formé par la Rue Paul Prompt et la Rue Christophe, au coeur de Raboteau. Le dictateur avait fait des consultations avant de le tuer. Lorient Démézier, Chef des VSN, un ami d´enfance de la victime, qui était á l´époque, un voisin de ma grand´mère, avait publiquement fait cet aveu». Eddy Berg
Rappel: «1967, 8 juin : 19 officiers et officiers supérieurs de l’armée d’Haïti sont exécutés à la prison de Fort-Dimanche par un peloton d’exécution sous les ordres de François Duvalier lui-même. Toutes les victimes sont Duvaliéristes et proches de la famille Duvalier ou de Papa Doc lui-même. Les raisons de cette exécution demeurent floues. Les 19 officiers auraient été soupçonnés ou accusés de trahison par Duvalier mais les historiens réfutent cette thèse et mettent l’accent sur les méthodes de terreur de Duvalier lui-même qui faisait parfois tuer ses fidèles pour s’assurer une soumission plus grande encore au sein de l’armée et de la population en général. Les dépositions de plusieurs officiers établissent qu’ils ne connaissaient pas les raisons de leur future exécution. Le peloton d’exécution, choisi par Duvalier lui-même, est uniquement composé d’officiers supérieurs amis ou parents des victimes. *** (Avril, 150–174 ; Pierre-Charles, 2000:87–90)» Liste chronologique des massacres commis en Haïti au XXe siècle
Voir aussi: https://medium.com/@gilbertmervilus/fiche-photos-des-19-officiers-155bcc41d290?
