Primature à Bourdon, si loin de nous et très près des dieux…

Don Gilberto
3 min readJun 2, 2024

Avec de profonds remerciements pour cette grande amie architecte qui a eu la gentillesse de m’envoyer le magnifique tableau «Hauts dignitaires de l’État d’Haïti 1986–2024: Ministres et Ministres Délégués». J’aime me rappeler l’importance de ses travaux antérieurs qui nous invitaient à regarder autrement notre quartier. Voilà donc le pourquoi de cette note.

Dans le Turgeau des années 80, à l’angle Marguerites/Jean Paul II, Mr. Jean-Jacques Honorat dirigeait une organisation de droits humains (Chadel). L’auteur d’ «Enquête sur le Développement» ( 1974) était à la fois courtois, attentif et serein. Je l’ai souvent observé en grande conversation avec des écoliers et des étudiants. Après le Chadel, cette maison fut occupée par les ateliers de l’artiste mondialement connu Jean-Claude Garoute, Tiga.

Marc Bazin ressemblait à un sportif de haut niveau, toujours prêt à affronter les défis du ring ou de la course. Le quartier général du MIDH (Mouvement pour l’instauration de la démocratie en Haïti), à côté de la propriété du Dr. Nelaton Camille (en face actuelle BNC) donnait l’impression d’une délégation de Harvard/MIT pour arranger Haïti, l’éternelle dérangée. Des personnalités majuscules défilaient au MIDH.

Martial Célestin, avant, pendant et après son passage à la Primature est demeuré le sage de toujours, qui prenait son temps pour vous écouter et réfléchissait remarquablement avant d’opiner. Souvent, en compagnie de son cousin, Me. Boniface Alexandre, futur Président de la République, ils visitaient des proches de Ganthier à la rue Malval. Me. Martial fut le deuxième personnage à m’encourager à lire et consulter régulièrement les collections du journal officiel…

René Garcia Préval, que l’on pouvait croiser dans le secteur des rues Martin et Faustin 1er, est resté une énigme. La petite histoire raconte qu’à un certain moment il se surnomma Beria. Lavrenti Pavlovitch Beria, responsable de la répression et des massacres au temps de Staline. Enfin, personne ne parvenait à déchiffrer la pensée de Monsieur Préval, au début de la chaude décennie 90…

En montant légèrement, pour se diriger vers Mont-Joli, sur le trottoir de l’ancienne résidence de la famille Turgot, on pouvait voir un monsieur assis avec un fusil Galil sur ses jambes. Il appartenait au service de sécurité du Premier ministre Laurant Salvador Lamothe — alors candidat aussi à la succession… –, qui aurait un proche parent dans le quartier . L’équipe de la sécurité fit installer de puissants phares dans le voisinage. Contrairement aux autres (Célestin, Bazin, Honorat, Préval), ce PM-là vivait très près des dieux.

En février 2024, alors que je saluais le cordonnier Manès, sur le trottoir des courtiers du secteur collège Canado/ Trois Bébés, nous vîmes défiler un très long cortège. Un effrayant cortège à une vitesse supersonique… Nous nous regardâmes, sans commenter… La Primature était alors en compétition serrée avec la présidence à vie…

(Extraits de: L’histoire d’Haïti d’un contribuable inquiet…)

Gilbert Mervilus

Me. Martial Célestin, 9 février- 20 juin 1988
René G. Préval, 13 février- 11 octobre 1991
Jean-Jacques Honorat, 11 octobre 1991- 19 juin 1992
Marc Bazin, 19 juin 1992- 30 août 1993
Nicolas Maduro prend un selfie au palais de Miraflores avec l’acteur Sean Penn et le Premier ministre d’Haïti, Laurent Lamothe (16 mai 2012- 14 décembre 2014)

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