Réalités géopolitiques autour des généraux haïtiens…
Simon Bolivar suggéra aux généraux haïtiens d’avant-hier de mettre fin à l’indépendance de Núñez Cáceres (chef du mouvement d’indépendance dominicaine contre l’Espagne) parce qu’elle n’avait pas aboli l’esclavage (Ramón Colombo, 25 janvier 2023). Le Général Bonnet avait de son côté suggéré à Jean Pierre Boyer d’éviter de rester à l’Est. «Guy-Joseph Bonnet raisonnait sous l’angle des avantages et des inconvénients que présenterait l’union de la partie orientale de l’île à la République. Il a assumé des avantages en termes de sécurité nationale et d’ingrédients possibles pour une prospérité future d’Haïti par l’ampleur du territoire et les ressources de la partie espagnole de l’île. Il s’est ensuite opposé avec fermeté à cette union «par la force des armes» car, «bien que facile (…), je pense que son résultat serait nuisible et peut-être même funeste pour les intérêts réels et la sécurité future de la République d’Haïti» (Souvenirs historiques de Guy-Joseph Bonnet,Paris, 1864; Guy-Joseph Bonnet y la invasión de 1822, Dr. Roberto Cassá, Acento 14/11/2022).
Il y eut aussi l’époque (19ème siècle) où «les généraux haïtiens et dominicains s’envoyaient des fleurs […]. Rappelons que Santiago Rodríguez, général dominicain de la Guerre de Restauration, s’est rendu au Cap-Haïtien et a reçu le soutien du général haïtien Philanttrophe Noel pour planifier le Grito de Capotillo (16 août 1863), avec lequel a commencé l’exploit patriotique. Depuis lors, il n’y a pas eu un seul affrontement de guerre entre les militaires dominicains et haïtiens, malgré les allusions faites en 1901 et 1937. Pas un seul coup de feu n’a été tiré entre les généraux dominicains et les généraux haïtiens. » (Pastor Vásquez, Acento 14–10–2019). Fin avril 1963, un problème diplomatique aux proportions graves survint entre la République Dominicaine et Haïti, ce qui faillit déclencher une guerre entre les nations voisines. Mais il n’y a pas eu de guerre…
L’appui de la première puissance à certains officiers supérieurs nationaux est resté un mystère historique. Imaginez les généraux Kébreau, Flambert, Merceron, Boucicaut, Constant, Raymond, Hilaire, Saint-Albin vinrent et s’en allèrent. Le général Gracia Jacques ferma les yeux en avril 1985 et tout s’effondra en février 1986. Il fut d’une importance telle dans le noyau fondamental du premier cercle que l’ambassade américaine surveillait de près son état de santé. «Le journal Le Matin, dans son édition des 27 et 28 avril 1975, faisait allusion à l’excès de travail qui avait contraint le commandant de la Garde Présidentielle, le général de brigade Gracia Jacques, à consulter son médecin pour lui accorder quelques jours de repos. repos. […]. Une éventuelle retraite du général constituerait un risque politique énorme pour Son Excellence JC Duvalier. » (Ambassadeur Heyward Isham, 1975PORTA00994_b).
Gilbert Mervilus, 10 août 2024