Retour au Cabinet Salès…
Journée exceptionnelle, celle du vendredi 28 juin 2024. Me. R.F. m’envoie l’article La profession d’avocat «en train de mourir» à Port-au-Prince. Quelques minutes plus tard, j’assiste à un séminaire autour du Code du Travail. En ces temps de déconstruction supersonique, je prends plaisir à relire mes mots de juillet 2016, racontant ma première visite au Cabinet Salès (Fondé en 1907 par Paul Salès). Avec de cordiales salutations à quelques fidèles alliés du bon droit qui continuent à m’encourager, juridiquement…
Si la vie vous offre le cadeau de travailler pendant quelques minutes avec Me. Jean Frédéric Salès, vous découvrirez qu’avec la patience d’un horloger-bijoutier, il prend son temps pour vous émerveiller. Je me rappelle ce jour du milieu des années 90, lorsque j’hésitais entre «derecho laboral» et «derecho del trabajo» pour le titre d’une traduction. Me. Salès entreprit, de son bureau assis, un voyage d’éclairage à travers tout le droit latino-américain, celui de la Caraïbe hispanophone et même l’anglo-saxon. Avec ce sourire d’Umberto Eco, pour qui les mots, leurs adjectifs et les synonymes capricieux n’ont pas de secret!
Lorsqu’on entre au Cabinet, en regardant vers la droite, un précieux outil rarissime chez nous vous sourit: l’échelle de bibliothèque. Dans cette extraordinaire collection dans un petit centre-ville qui vit ses dernières années, la bonne moitié de l’histoire juridique universelle vous regardait et celle d’Haïti vous étonnait, car l’histoire complexe, autour du droit haïtien, fascine.
Au cours de ma première conversation avec Me. Paul Edouard Ternier, il y eut ce coin de notre bord de mer et son parfum particulier; rappelant le centre historique de Barcelone :«Que sont devenues les briques de l’édifice?»…
-«Emportées, par des mains impatientes», il me répondit! Ces briques centenaires qui semblaient pouvoir défier le temps… Ah oui!
Gilbert Mervilus, 4 juillet 2016–29 juin 2024