Réalités sociologiques quant à la sécurité de Turgeau et son voisinage…
J’appartiens à une génération à laquelle on avait appris à cerner les choses d’une façon certaine.
Au-delà de nos tragiques déchirures, une bonne partie de l’opinion se mit sincèrement à rêver que quelque chose bougerait à partir du 17 mars 2023. Avec la visite (surprise?) du Chef du gouvernement aux FADH, nous nous disions «la sécurité nationale essaie de se redéfinir en Haïti». Bataille, certes, fort complexe qui exige l’apport de chacune et de chacun.
C’était, en cette lourde conjoncture de la mi-mars 2023, mal comprendre l’agenda international. Deux semaines plus tard, par simple twitt, l’ambassadeur du Canada transforma les FADH en véritable poisson d’avril: «Nous, notre partenaire, c’est la PNH. Nous travaillons avec la PNH depuis 1995…» Nous avons déjà abordé le projet de fermeture des portes du Grand Quartier Général. Ce qui nous échappait toutefois, c’est la désinvolture de certaines postures: le mercredi 8 mars, le chef d’état-major de la Défense du Canada affirmait «Il y a tellement de choses à faire (dans la sécurité en Haïti)Reuters.»
Au moment où j’écris ces lignes, j’ai pris la précaution d’interroger quelques amis honnêtes sur l’existence éventuelle d’une déclaration diplomatique twittée concernant les événements de Turgeau et de son voisinage, à partir du 24 avril 2023. Parce que, si pour les uns il s’agit d’une banalité conjoncturelle (aucune autorité n’assista aux larmes d’une jeune écolière face à un cadavre calciné au Bois-Patate…), le coût de la défense civile est très élevé pour les familles et les foyers. La sécurisation de certaines portions du territoire a déclenché des réactions qui feraient réfléchir à certains ambassadeurs. Nous avons fini par comprendre que chaque génération d‘haïtiens a une dette de l’indépendance à payer.
Le rara appartient à nos grandes choses, impossibles à ajuster à la lexicographie cartésienne. En mars 2016, Madame Roxane Ledan nous offrit pendant 3 longues semaines sur Radio Kiskeya des notes nutritives sur notre rara. Dans l’Haiti d’hier, le rara éxécutait des morceaux empreints de solennité remarquable, lorsque l’ensemble musical et les participants se trouvaient devant la résidence d’une autorité militaire. Je l’ai noté entre 1970–73, dans le voisinage du général Claude Raymond à Armand Holly (axe reliant Pacot & Débussy); et au début des années 80, au Canapé-Vert (Dos ancien Public’s Market), où habitait le général Roger Saint-Albin. C’était aussi une époque où l’autorité se chargeait de la gestion des passeports nocturnes. Pour un Etat, brusquement failli, en atroces difficultés pour délivrer les actes d’état civil, nous voici muets devant cette extraordinaire capacité d’alors, pour contrôler impeccablement la sécurité publique, 24/24, sans cellulaire et sans injonction du Conseil de sécurité (Extrait d’un billet à l’historien Jean Ledan, 25 mars 2016)…
Gilbert Mervilus, 7 mai 2023
Encore une lourde semaine à Turgeau et son voisinage… https://medium.com/@gilbertmervilus/encore-une-lourde-semaine-à-turgeau-et-son-voisinage-eb1a30c1d8b4
