Samedi 20 mars 2004, au Pont Morin, Haïti…
«Des proches de l’opposition blessés par des soldats américains
dans le quartier du Canapé-Vert
Nouvelles présentées & commentées par Haïti Échanges
Port-au-Prince, 21 mars 2004 (AHP)
Deux personnes ont été grièvement blessées par balles samedi soir dans le quartier du Canapé-Vert à Port-au-Prince par des soldats américains de la force internationale entrée au pays depuis le départ le 29 février du président Jean Bertand Aristide.
L’une des victimes, Louis René Balmyr, dit Babal, un habitué des manifestations de l’ex-plateforme politique de l’opposition, a reçu au moins 7 balles lorsque les soldats ont ouvert le feu sur son véhicule, une toyota Land Cruiser de couleur blanche, qui a été complètement pulvérisée. M. Balmyr se trouverait dans un état sérieux dans un centre hospitalier de la capitale.
Une autre personne qui se trouvait à bord du véhicule, le nommé Marcel, a reçu une balle aux fesses. Selon certains témoins, les deux hommes auraient hésité à s’arrêter lors d’une opération de fouilles effectuée à proximité du bâtiment administratif de la compagnie nationale de téléphone (Téléco).
D’autres témoins ont indiqué que les occupants du véhicule qui roulait à vive allure, ne se seraient pas aperçus à temps des gestes des soldats américains vu qu’il n’y avait pas d’électricité.
Pour sa part, Louis René Balmyr aurait confié à un proche qu’il ramenait chez lui l’ami Marcel quand des balles ont commencé à pleuvoir, a-t-il dit, sur son véhicule, juste devant un mini-market du quartier. Selon certaines informations, il allait acheter des médicaments quand l’incident s’est produit. Alors que d’autres informations laissent entendre qu’’il revenait d’une réunion.
Balmyr aurait également déclaré avoir été menotté avant d’être conduit, une vingtaine de minutes après l’incident, à l’hopital par une patrouile de la Police nationale. Le véhicule dont l’intérieur était couvert de sang , se trouvait encore dimanche matin sur le lieu de l’incident survenu vers les 22 heures.
Depuis, plusieurs semaines, les habitants de Port-au-prince, s’empressent de rentrer chez eux dès la tombée de la nuit en raison d’une recrudescence de l’insécurité. Des gens se sont plaints du fait que souvent, ils ne comprennent pas les consignes passées par les soldats étrangers en raison de problèmes liés à la langue.
Au début du mois, un chaufeur de taxi avait été tué dans la zone industriellle de Pot-au-Prince pour avoir franchi un barrage routier alors que des soldats étrangers lui avaient intimé l’ordre de s’arrêter. Il ne parlait malheureusement pas l’anglais.» Source: ACTUALITÉS MENSUELLES MARS 04/(AHP)