Francois Duvalier and Joel Barromi ( Israeli delegate to Haiti); Max Dominique, officier de haute taille; Wikipedia

Services Secrets de la Caraïbe (II): Disparition du colonel Johny Abbes García en Haïti, Qui roula Qui?

Don Gilberto
3 min readJun 1, 2018

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Le 4 mai 1966, d’après plusieurs sources, Johnny Abbes García arrive clandestinement en Haïti. Il achète une belle maison à Pétion-Ville. Conseiller en renseignement (asesor de inteligencia) de François Duvalier, l’ancien chef du Servicio de Inteligencia Militar (S.I.M.) dominicain entraine des civils duvaliéristes sur les terrains l’Académie militaire à Frères. Notons l’Académie ne reçoit plus de cadets depuis 1961.

Le colonel Johnny Abbes García aurait été exécuté le 30 mai 1967, pour implication dans un complot en faveur de Max Dominique (memorándum 0–0171/ Juillet 1967/ Chancellerie dominicaine). Toute la famille d’Abbes et le personnel de la maison auraient péri. Sources: Orlando Inoa (Historien dominicain).

Capitaine Jean Tassy le 30 avril 1961; “PHOTO RARE: MARIAGE DU CAPITAINE JEAN TASSY” https://medium.com/@gilbertmervilus/photo-rare-mariage-du-capitaine-jean-tassy-420ee0106877
Major Jean Tassy

D’après Tony Raful (Listin Diario, 5 mai 2009 )«Johnny Abbes García a été exécuté par les services dominicains. Le président Joaquín Balaguer ne s’est pas plaint auprès du président François Duvalier, malgré les informations menaçantes contre sa propre vie. […]. Abbes a été assassiné par de redoutables TonTon Macoutes, sur ordre du lieutenant-colonel Jean Tassy, qui aurait demandé 70 000 $ pour cette opération; argent qui lui aurait été partiellement donné par un député haïtien très proche du président Balaguer, intermédiaire du premier accord ou contrat de braceros haïtiens avec le gouvernement dominicain en 1966».

Lorsqu’un journaliste américain posa une question à François Duvalier, concernant Johnny Abbes García, Duvalier répondit :« Demandez-le à vos amis militaires dominicains qui sont mieux informés que moi sur la question»…

Quant au lieutenant-colonel Jean Tassy, il s’asila à l’ambassade du Brésil en Haïti. La petite histoire rapporte qu’il franchit rapidement et à haute voix l’entrée de la mission diplomatique en criant « Vive Duvalier, Duvalier pou tout tan»…

Gilbert Mervilus, 1er juin 2018

Notes autour du complot:«De ce duel politique, c’est Madame Saint-Victor qui remporta la première manche. Comme quelques bombes avaient fâcheusement fait explosion à Port-au- Prince, dont une au Casino International qu’exploitait à l’époque Max Dominique, Madame Saint-Victor parvint habilement à convaincre Duvalier que son beau-fils, le colonel Dominique, lequel voyageait beaucoup à travers le pays et semblait cultiver tout à coup des amitiés parmi les hauts gradés, fomentait un complot militaire. Duvalier n’en demanda pas plus pour considérer celui-ci comme le dernier des renégats […] Bien des mois plus tard,Duvalier allait se rendre à l’évidence et comprendre enfin qu’il n’y avait jamais eu ni complot ni conspiration et qu’il avait inutilement sacrifié des officiers fidèles à sa cause. Duvalier avait été le jouet d’intrigues, de querelles personnelles et de tiraillements courtisans. Comme pour se repentir de son injustice et de sa cruauté, il fit revenir en Haïti sa fille Marie-Denise qui débarqua en toute quiétude avec son mari dans la capitale.
Après quoi, Madame Saint-Victor tomba en défaveur et, par un juste retour des choses, alla s’expatrier aux Etat-Unis. Marie-Denise accapara la place qu’elle laissait vide au Palais national et, peu après Max Dominique fut nommé ambassadeur à Paris. ». Extrait de L’exécution des 19 officiers le 8 juin 1967, Charles Dupuy

Services Secrets de la Caraïbe (1): le savoir faire dominicain et la machine répressive…https://medium.com/@gilbertmervilus/services-secrets-de-la-cara%C3%AFbe-1-le-savoir-faire-dominicain-et-la-machine-r%C3%A9pressive-a107c41f6104

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