Villemenay, naguère ruelle, aujourd’hui grand boulevard…
Au Collège Métropolitain, du début des années 90, l’historien Rémy Zamor me confia le reformatage en histoire et littérature haïtiennes d’une explosive rhéto de «recalés». En moins d’un trimestre, j’avais rapidement compris qu’il n’est pas permis à tout le monde de saisir les complexités historiques nationales.
Avant de devenir professeur chez Rémy Zamor, Me. Jacques Desravines, d’une finesse contagieuse, nous avait appris à communiquer en silence et agir avec sourire. Je disais toujours à mes camarades, «nous avons deux professeurs de philosophie: Me. Moncy pour les grandes théories et Me. Desravines pour la pratique, introduction aux féroces combats de la vie». En plusieurs occasions, nous eûmes de belles conversations à l’entrée de sa résidence.
Sur Roumain, nous prenions plaisir à causer chez nos Roumain du Bois Verna. Je visitais régulièrement le studio/laboratoire de Stéphane Roumain. Nous parlions beaucoup de l’art et de la conservation photographiques. Jacques s’invitait immanquablement aux débats.
A bien observer le quartier, à partir de ses deux entrées principales et dans tout le voisinage, la liste des notables impressionne (L’Agence de voyages pionnière, Chez Saurel; le Dr. Constantin Dumervé; pianiste et auteur du classique Histoire De La Musique En Haiti). Comment parler de la ruelle Villemenay, aujourd’hui grand boulevard, sans mentionner le nom de Monsieur Roger Anglade, dont l’ école débuta au gingerbread de Madame Albert Anglade, au milieu des années 50!
Gilbert Mervilus, 4 février 2021