Richard Nixon Presidential Library and Museum

Les bibliothèques présidentielles américaines et François Duvalier

Don Gilberto
4 min readApr 24, 2021

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Visite de l’émissaire du président Richard Nixon auprès du président à vie, Dr. François Duvalier, Nelson Rockfeller, alors gouverneur de New York, le 1er juillet 1969.

François Duvalier roula beaucoup de monde. Sauf, les présidents américains. L’on ne sait pas combien de temps aurait duré sa présidence à vie, si la C.I.A. ne surveillait pas étroitement ses principaux adversaires. Deux documents majeurs, en début et fin de règne, révèlent l’aspect paradoxal de la révolution papadocratique: Lettres de juillet 1961 de François Duvalier à John Fitzgerald Kennedy et Letter From President Duvalier to President Nixon, Port-au-Prince, April 25, 1970, 12:30 p.m.

La République Dominicaine dispose d’une dizaine de musées respectant les standards internationaux. Certaines parties de la capitale constituent un vaste musée (zona colonial, par ex). A Cuba, il y a plus de 10 musées par province et au moins une trentaine à La Havane. Accéder aux grandes collections de ces deux pays se fait aujourd’hui en un «clic» (on line). Pour bien cerner les complexités mystificatrices du régime papadocratique, il faut frapper à d’autres portes.

Fulgencio Batista
Carlos Prío Socarrás
Louis Déjoie et des barbudos

Papa Doc, toujours opportuniste, avait aussi accepté l’argent de Fulgencio Batista, et «renié sa promesse à Carlos Prío Socarrás», doublant les rebelles, qui étaient désormais aux commandes. Désireux de sauver la face, Papa Doc a suivi les conseils du futur ambassadeur Antonio Rodríguez Echazábel et a relâché huit fidelistas détenus pour le meurtre d’un capitaine de bateau de tourisme haïtien.

[…]

Cuba était devenu un foyer d’espoir anti-Duvalier; le 24 février 1959, le politicien en exil Louis Déjoie a lancé des émissions incendiaires sur la radio Progresso et, avec l’ancien colonel Pierre Armand, le major Maurepas Auguste et l’ex-président Daniel Fignolé, ont lancé le front révolutionnaire haïtien qui, malgré les conseils de Che Guevara, imploserait plus tard à cause des luttes intestines. Et en dépit de la guerre d’usure croissante de Duvalier contre son propre peuple, qui a entraîné la famine, en particulier dans les régions de Jean-Rabel et de Bombardopolis, les responsables américains ont injecté 6 millions de dollars dans le budget haïtien rien qu’en mars. Source: Reviews of 1959, The Year That Inflamed the Caribbean; Markus Wiener Publishers; Bulletin of Latin American Research, Vol. 31, №1

En 1957, d’ordre de Rafael Leonidas Trujillo, le colonel Johnny Abbes García, chef du Servicio de Inteligencia Militar(S.I.M.), est présent en Haïti pour financer et encadrer l’arrivée au pouvoir du Dr. François Duvalier(Santiago Estrella Veloz). Le 22 décembre 1958, Rafael Leonidas Trujillo et François Duvalier signèrent un pacte de protection mutuelle. De décembre 1958 à l’assassinat de Trujillo en mai 1961, «[…] Duvalier gagnait entre 6 et 8 millions US dans la vente des braceros» Source: UNITED PRESS INTERNATIONAL. Revelan contrato entre dictadores Duvalier y Trujillo.Listín Diario, LXXVI, (17745). 23 agosto 1964: p. 3 .

Il est toujours utile de rappeler aux jeunes initiés à l’incroyable histoire haïtienne qu’après une «entrée triomphale à Washington, le président Magloire a eu un important entretien avec son homologue Eisenhower et un traité d’assistance militaire est signé entre Haïti et les EUA». Source: Le Nouvelliste, 27 & 28 janvier 1955. En décembre 1956, l’Armée d’Haïti, ci-après F.A.d’H., éclate en pro-Magloire, pro-Levelt (Antoine Levelt, chef d’état major), pro-Marcaisse Prosper (chef Police PauP). Le 22 octobre 1957, l’institution apparait pro-Duvalier. L’invasion de juillet 1958 (Pasquet, Dominique, Perpignan), l’arrivée des Frères Castro au pouvoir le 1er janvier 1959, le départ sanglant de Rafael Trujillo le 30 mai 1961 vont considérablement modifier l’avenir de beaucoup de choses en Haïti.

Gilbert Mervilus, 24 avril 2021

Notes de G.M. : Fulgencio Batista, homme fort (depuis 1933) et Président cubain du 10 mars 1952 au 1er janvier 1959

Carlos Prío Socarrás: Président cubain du 10 octobre 1948 au 10 mars 1952

Lettres de juillet 1961, alors confidentielles, de François Duvalier à John Fitzgerald Kennedy https://gilbertmervilus.medium.com/duvalier-letters-of-july-1961-b7a01df26b31

Nixon Presidential Materials, NSC Files, Box 785, Country Files, Latin America, Haiti https://gilbertmervilus.medium.com/24-avril-1970-haiti-un-document-pour-aider-a-la-recherche-s%C3%A9rieuse-1bdbd4ecaeb6

Voir aussi: Office of The Historian, Memorandum From William G. Bowdler of the National Security Council Staff to the Presidentʼs Special Assistant for National Security Affairs (Bundy)

«Le Président Paul E. Magloire s’est dit profondément préoccupé par le fait que la Banque Internationale avait indiqué que le prêt maximum qu’elle pourrait consentir à Haïti serait de deux millions de dollars». Conférence entre le président Magloire et le vice-président Nixon, le 3 mars 1955 https://gilbertmervilus.medium.com/conf%C3%A9rence-entre-le-pr%C3%A9sident-magloire-et-le-vice-pr%C3%A9sident-nixon-le-3-mars-1955-80170ee1166a

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